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SAM PLAY                       VINYL VIDI VICI

présentent

ANKH & FABRICE BATY

1973 - 1977

Page FACEBOOK DE FABRICE BATY      INTERVIEW EXCLUSIVE POUR FUZZINE      ANKH THEME SUR YOUTUBE

Après la réédition du 45t de ANKH sur Cameleon Records en 2013, voici l'album sur Vinyl Vidi Vici  en collaboration avec Sam Play.
Ce disque comporte les 2 titres du single "Les maîtres du temps" et "îles", remastérisés, additionnés du poème "L'être dans le soleil" prévu à l'origine mais retiré du projet par manque de place ; puis, tirés de l'album très rare "Guitares" de Fabrice BATY, les titres "NAT 612", "La falaise"
et "Les portes de l'orage". "Rémanence", "Les sept trompettes" et "Ankh theme" sont des inédits pour la première fois édités.
Du Heavy-prog, du surf-prog, guitares expérimentales, cet album est une somme de travail par un excellent guitariste à découvrir enfin.

After the reissue of the 45t of ANKH on Cameleon Records in 2013, here is the album on Vinyl Vidi Vici in association with Sam Play.
This LP contains 2 tracks of the single " masters of time" and "islands", remaste red, added by the poem " The being in the sun " planned originally but removed from the project because of the lack of space; then, from by the very rare experimental album "Guitars" of Fabrice BATY (1974), the tracks " NAT 612 ", " The cliff " and " The doors of the thunderstorm ". "Persistence", " seven trumpets " and "Ankh theme" are unpublished works for the first time edited. Heavy-prog, the surf-prog, the experimental guitars, the strange sounds make of this album a working sum by an excellent guitarist discover finally. 300 copies, gatefold sleeve and yellow vinyl.

POCHETTE GATEFOLD / VINYLE JAUNE / TITRES REMASTERISES PAR FABRICE BATY EN 2013
EXTRAITS SONS : Les maîtres du temps / Iles / Ankh theme / Rémanence / NAT 612 / La falaise


Fabrice BATY nous explique son parcours avec DELIRIUM et CAFARD qui sont ses premiers groupes, avec en écoute de très rares enregistrements d'époque où le son est moyen, mais déjà les compositions montrent son chemin futur, en solo ou avec ANKH.

Chronologie musicale et professionnelle
par Fabrice BATY

 

De 70 à 73 : les débuts

Début 70 : 19 ans. J’apprends (un peu tardivement) à jouer de la guitare électrique…
En 70 : Rencontre avec Michel Chevalier. De cette première et brève expérience en groupe, il ne reste que le délire suivant (le groupe s’appelait d’ailleurs Delirium !). Le bassiste est probablement un ami de Michel : Thierry Marie. Je ne sais alors jouer que trois accords et vocifère en pur yaourt bulgare, sauf à un moment où l’on reconnaît (approximativement) cette citation ô combien fameuse de MC5 : « Kick out the jams motherfuckers ! » Cet enregistrement provient d’une K7 audio dont la bande était froissée…

Délire, par Delirium

En 71 : Rencontre avec Renaud Thorez. Nouvelle expérience en groupe, mais réduit (juste guitare et basse) et premières compositions.
Début 72 : Création du groupe Cafard, avec Patrick Weidmann au chant, Renaud Thorez à la basse et Guy Sirot à la batterie.

Au répertoire de Cafard, parmi des reprises, mes deux premières chansons… En premier, "Astre de ciment", une ballade psyché d’inspiration écolo que j’avais composée en 71, avant la formation de Cafard. L’extrait suivant n’est malheureusement qu’un instrumental (guitare, basse, batterie), mais voici les paroles qui allaient avec :

Astre de ciment
(Paroles et musique : Fabrice Baty)

Sable des mers, taché de sang,
Vagues qui passent, sur le tableau du temps,
Fontaines d'opium, dans mon jardin,
Mer sèche et dure, baigne mes mains ;
Dents blanches de filles, sortant de l'eau,
Cassent ma vie - hé ! que je suis beau !
Habitants du sable, je suis… fou !

Juste derrière moi,
Dans l'angle du ciel,
Coule l'inébranlable
Chair de ciment…

Tes pas sont lourds, j'ai soif de vent,
Réveil ailleurs, partir devant,
Regarde le ciel, je veux l'aurore,
C'est toi qui mens, herbe folle !
Les murs sont là, mais les chambres sont vides,
Et dans cent ans, pauvre Terre,
Ne sera plus qu'un souvenir,
Qu'il faudra, dormir…

Rien qu'un souvenir,
Juste derrière moi,
Rien qu'un souvenir,
Astre de ciment !…

[Instrumental - ad lib.]

Astre de ciment, par Cafard (instrumental)

A titre indicatif, une reconstitution 2014 de cette chanson à partir de l'original.

Astre de ciment 2014

Renaud nous avait fait découvrir le chanteur anglais Roger Chapman et sa façon si particulière de chanter, et il était devenu notre référence absolue en matière de chant. Patrick s’employait donc à l’imiter sur plusieurs morceaux, mais la langue française ne se laissait pas chapmaniser aussi facilement que l’anglaise… Ainsi, "Le dieu oublié", chanson que j’avais également composée en 71, avant la formation de Cafard, a vu ses paroles françaises se transformer petit à petit en yaourt chapmanisé, comme le montre l’extrait suivant…

Le dieu oublié
(Paroles et musique : Fabrice Baty)

Regardez-moi,
Je suis l'auteur d'une grande tragi-comédie,
Je suis l'auteur de votre vie !

Ma voix ne vous dit rien,
Ecoutez-la bien,
Je suis un oublié,
Le dieu des temps passés,
Où vous étiez tous maudits !

[Instrumental]

Longtemps j'ai pleuré ma chute,
Au pied de mon Olympe,
Mais je ne pouvais mourir,
Alors je suis parti…

Maintenant je suis libre,
De toute votre foi,
De vos petits besoins,
De votre orgueil malsain,
Je suis le Spectateur !

J'ai une place au premier rang dans votre peau,
Invisible mais présent,
Je m'amuse bien avec mes jouets de chair et de sang humains !…

Le Dieu oublié, par Cafard

Le dernier extrait de Cafard, enregistré sur K7 par un spectateur, c'est le massacre à la tronçonneuse de Sugar Mama (Taste/Rory Gallagher) au Festival de Gaillon (le 29 juillet 72) ; pour une raison qui m’échappe aujourd’hui, Cafard n’avait pas son chanteur ce soir-là et j’ai dû m’y coller… Je demande pardon pour le mal que j’ai fait !

Sugar Mama, par Cafard

Cafard se sépare la même année (72). Renaud et Guy s’en vont faire de la variété, mais ce n’est pas ma tasse de thé : j’ai un message urgent à délivrer, quelque chose d’indicible à dire… Sur le plan professionnel, j’enseigne la technologie en collège à partir d’octobre 72.

 

De 73 à 77 : le message

Début 73 : Dans les enregistrements, j’entreprends de m’affranchir de la section rythmique basse-batterie en utilisant l’une de ces nouvelles guitares électro-acoustiques à la caisse en résine et fibre de verre
Été 73 : Composition de la Falaise.
Sur le plan professionnel, j’enseigne la musique en collège à partir de septembre 73.
Décembre 73 - Février 74 : Enregistrement de l’album concept "Guitares".
Mai 74 : Parution de l’album "Guitares"  (à la pochette intégralement noire).
Automne 74 : Création du groupe Ankh, avec Philippe Briard à la basse et Michel Chevalier à la batterie.
Avril 76 : Philippe Briard quitte le groupe ; Renaud Thorez le remplace et Nathalie Thorez est au chant et aux percussions.
Décembre 76 : Parution du 45 tours "ANKH".
Mai 77 : Michel Chevalier quitte le groupe.
Juillet 77 : Pressentant qu’il va peut-être me falloir poursuivre l’aventure de Ankh en solo, je dépose le nom en tant que pseudonyme personnel à la SACEM.
Automne 77 : De fait, Renaud et moi trouvons un excellent batteur pour remplacer Michel, mais il réside… en Alsace ! Après quelques répétitions, et la mode n’étant plus au rock progressif ou psychédélique (peu de contrats signifiant peu de rentrées d’argent), nous décidons d’un commun accord d’arrêter les frais, au propre comme au figuré. Sur le plan professionnel, je deviens prof de Lettres et de Musique.

 

Après 77 : le virage numérique

La musique électroacoustique tient une place importante dans mon album "Guitares". Cela s’entend particulièrement dans des morceaux expérimentaux comme "Les portes de l’orage" et "Les sables du temps", mais aussi dans les paysages sonores de la Falaise ou dans NAT 612. Dans ce dernier, outre la sonnette de ma porte d’entrée, on entend une sorte de sirène produite par un synthétiseur de ma fabrication. C’était un appareil très rudimentaire que j’utilisais aussi sur scène pour faire de l’EAI (de l’électroacoustique improvisée) : il était constitué de deux transistors soudés directement sur deux potentiomètres, d’un condensateur, d’un jack de sortie et d’une pile de 9 volts ; le tout était monté dans une boîte de thé en fer-blanc. Connecté à un ampli, ce dispositif produisait toutes sortes de formes d’ondes dont les fréquences couvraient l’ensemble du spectre sonore.

En 77, année où le groupe s’est séparé, j’ai entrepris d’aller plus loin et de composer une œuvre de musique électroacoustique "pure" uniquement basée sur des tirages du Yi-King, sans me douter que John Cage faisait déjà cela depuis l’année de ma naissance ! Mais le montage de cette œuvre nécessitant le découpage et le collage fastidieux de nombreux morceaux de bande magnétique, il m’est rapidement apparu que la qualité sonore ne serait pas au rendez-vous : il me manquait un instrument capable de concrétiser mes idées musicales, quelque chose comme un ordinateur fabriqué sur mesure…

En 82, las d’attendre la mise sur le marché d’un ordinateur musical à un prix abordable, et considérant qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je me suis lancé dans l’électronique numérique. Deux ans plus tard, après avoir réalisé diverses interfaces, j’ai mis au point mon premier ordinateur et l’ai baptisé SIVA, en hommage à Philip K. Dick, décédé en 82. SIVA était un Système d’Interface Vidéo-Applications, c’est-à-dire qu’il interfaçait des synthétiseurs avec un ordinateur personnel qui servait alors de simple terminal vidéo (ce type de machine étant à l’époque dépourvu de capacités musicales). SIVA contenait un logiciel applicatif musical que j’avais développé ; il n’y avait donc rien à installer sur l’ordinateur hôte, il suffisait de brancher…

 

La face avant de mon ordinateur musical SIVA (fabriqué en 1984)

 

La face arrière et l’intérieur de SIVA (réalisé en wrapping)

 

Grâce à SIVA, j’ai pu créer, début 85, un atelier de musique et d’informatique dans un collège de la périphérie rouennaise. À la fin de l’année, dans le cadre du déploiement du plan Informatique Pour Tous (IPT), mon ordinateur musical et son logiciel ont été récompensés par un prix au concours "CALI 85" :

Article de Paris-Normandie daté du mardi 10 décembre 1985

 

Début 86, la presse et la télévision locales sont venues visiter l’atelier :

 

À partir de cette année-là (86), j’ai organisé des stages de MAO destinés aux professeurs de musique, puis des stages de programmation et d’interfaçage. J’ai animé l’atelier jusqu’en 98 avant d’être chargé de mission pour la promotion des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’Enseignement (TICE). Je n’ai jamais terminé la pièce musicale basée sur les tirages du Yi-King…

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