Bonjour , bienvenue chez CAMELEON RECORDS, le but étant de represser
des vinyles déjà édités mais introuvables ou trop onéreux. Punk, hard, garage, new-wave, folk, soul, seule l'écoute prédomine
dans le choix.
Hello, welcome to Cameleon Records, whose goal is to reissue previously published LPs , but not found or too expensive. Punk, hard, garage, new wave, soul, folk .... just listen dominant in the choice.
80ème référence, Les LOUPS NOIRS.
SOLD OUT / ÉPUISÉ
Pourquoi réécrire l'histoire de ce groupe alors que Olivier Polard l'a déjà si bien narrée ! Le Cameleon s'est contenté de rajouter quelques précisions trouvées dans les différents livres sortis sur le rock à Brest et plus généralement en Bretagne, et quelques documents glânés sur la toile..
Les LOUPS NOIRS représentent l'une des toutes premières formations rock de Brest. Nicolas et Henri Luiz commencent à jouer à la fin des années cinquante. Leur père (surnommé "Papa Loup") fait partie de la musique de la flotte et les pousse à monter un orchestre. Il sert de manageur, conduit le fourgon et intervient même sur scène de temps en temps. Ils débutent en 1958 sous le nom d'ARGENTINA. Ils jouent les classiques de l'époque, cha-cha, paso doble, valse... Les deux frères sont déjà branchés sur la musique américaine, attirés par le jazz swing de Duke Ellington ou Count Basie qu'ils jouent en fin de bal.
Lorsqu'en 1960 le rock commence à arriver en France ils s'intéressent immédiatement à ce nouveau genre musical et en deviennent fanatiques. Ils ont l'avantage de ne pas être débutants et peuvent jouer le rock rapidement et sans difficultés techniques. Le chef d'orchestre est officiellement Nico, qui apparaît d'ailleurs sur les affiches. Ils investissent leurs cachets dans du matériel électrifié qu'ils doivent commander chez Jean Gillet. Ils ont les moyens nécessaires pour acheter de bons amplis, à défaut des guitares. C'est donc sur Vox et Fender qu'ils s'essaient à jouer leurs premiers rock à la Guinguette de Brest (située plage de Saint Marc) fin 1961. La patronne du lieu, Madame Le Duff sait à peine ce qu'est le rock et se demande à quoi servent ces boîtes carrées qu'ils installent sur la scène. Lorsqu'ils commencent à jouer "Last Night", l'indicatif de Salut Les Copains, devant une salle encore déserte, les jeunes brestois présents sur la grève voisine affluent en masse. Ils connaissent d'emblée un succès incroyable auprès des jeunes, personne n'ayant jusque là entendu du rock ailleurs que dans un poste de radio. Ils produisent pour beaucoup une sorte d'électrochoc et leur réputation se développe rapidement.
Ils se rebaptisent les LOUPS NOIRS pour coller davantage à cette nouvelle mode. Le groupe est composé, outre les frères Luiz au sax et à la batterie, de Michel Runarvot (basse, chant), Charles Znamenacek (guitare) et Marie France (chant, accordéon). Malgré leurr goût marqué pour le rock'n'roll, ils continuent à jouer de tout. Marie France Yvon est là pour les passages musette et les reprises de Françoise Hardy ou Sylvie Vartan. Dès qu'ils peuvent, ils ne font que du rock, mais c'est assez rare. Le nombres des titres en stock est assez hallucinant : une bonne centaine, qu'ils jouent pendant cinq ou six heures non stop.
Pendant quatre ans, les LOUPS NOIRS sont quasiment les seuls à intégrer du rock à leur répertoire. Ils reprennent les standards de l'époque, ELVIS PRESLEY, RICKY NELSON, GENE VINCENT (que Nico Luiz verra sur scène le 25 octobre 1963 au "Paris", aujourd'hui le MacOrlan) ... et quelques français comme JOHNNY HALLYDAY ou les CHAUSSETTES NOIRES (ces derniers se produiront à Brest au Celtic le 21 février 1962). Le succès ne se dément pas et on les demande de plus en plus. Ils surenchérissent au maximum, jouant dans les positions impossibles, au milieu du public qui n'en croît pas ses yeux. Un noyau de fans fidèles commence à les suivre. Leur QG, le Moderne, est un bar de la rue de Siam qui possède le Juke-Box idéal. En 1962, ils jouent quatre morceaux en première partie de VINCE TAYLOR à la salle Le Paris, assurant parfaitement leur rôle devant un public sous très haute tension. A la fin de l'année, ils enregistrent un 45 tours chez Georges Le Coz, "Seule dans la nuit" une composition de Michel Runarvot ,et "Arriverdaci Baby" chanté par LITTLE TONY (composé par John Barry & Elia Lightborn). Il est pressé à 1000 exemplaires en novembre 1962 (on peut douter de ce chiffre, et aucun disque ni aucune pochette n'ont été vues à ce jour hormis le test chez Pyral) .
Un deuxième 45 tours est réalisé quelques mois plus tard. (Aucun exemplaire de ce disque n'a été vu à ce jour non plus. On pense plutôt à l'enregistrement de ces 2 titres pour les ajouter au 2 autres pour éditer un EP 4 titres, d'où l'existence de l'acétate). Les compositions sont des adaptations de plusieurs titres connus de rock'n'roll, baptisés "One Two for the rock" et "Je t'attendais" pour cette première sortie officielle en 2020. Ce EP aurait du paraître chez Iroise , label breton lié avec la maison ATS (STROLLERS, INUTILES, BLUE SHADES, EDDY DAN ET LES DANERS... ces derniers ont enregistré aussi un EP resté à l'état d'acétate, trop abîmé pour pouvoir l'éditer aujourd'hui). Le groupe signera aussi un contrat avec le label DMF en 1965 (voir documents) précédant de nombreux groupes bretons sur ce label comme les JERRYS en 1966.
D'autres formations dès 1962 se créent comme EDDY DAN & LES DANERS, les BLACK SUNS ou encore les CRIQUETS. Tous répètent sur du matériel de fortune. A la différence des LOUPS NOIRS, ces formations ne tournent pas dans les bals, mais dans des kermesses ou à l'entracte des cinémas et restent proches de l'amateurisme. L'atout essentiel des LOUPS NOIRS est de pouvoir jouer, en plus du rock, tous les types de musiques nécessaires aux bals grâce à une formation musicale plus complète. En novembre 1962, les responsables de la Guinguette organisent "La Grande Nuit des Copains" avec Nico Luiz et ses Loups noirs, qui dominent désormais la scène rock locale, voire régionale, devenant rapidement semi-professionnels. Leur impact sur les musiciens en herbe est évidemment très grand. En Mars 1964, ils ouvrent pour le jazzman BILL COLEMAN. Nombreux concerts , souvent avec d'autres orchestres comme celui de Antonio RIVIERA (Charlie Znamenacek y jouera après les LOUPS NOIRS ) , un avec les CRISMEN, qui eux, enregistreront un EP sous le nom des GAELIC, mais sont-ce les mêmes ? (l'affiche indique que le groupe est le n°1 des groupes en Picardie... et Bonneveine est une ville de la banlieue de Marseille, à vérifier.)
Michel Runarvot et Charles Znamenacek, débauchés par d'autres orchestres, sont remplacés par Gérard Lostec et André Baron. Le registre évolue avec les nouvelles influences que sont les BEATLES, ROLLING STONES et KINKS, mais la base reste bien ancrée dans le rock'n'roll. De plus en plus de passionnés s'activent et tentent de promouvoir le rock et les groupes locaux. C'est dans cette optique qu'est organisé, au mois de mars 1965, le "Grand Festival des Jeunes" à la salle Saint Louis, qui permet à de jeunes groupes comme les BLUE SHADES, RANGERS, JERRYS, CRATÈRES de se faire connaître. Pour être crédibles, les musiciens se doivent de ressembler à leur idoles, se rouler par terre en jouant au milieu du public et irrémédiablement suer à grosses gouttes ! Les LOUPS NOIRS ont parfaitement compris les règles du jeu et s'y prêtent totalement. Très vite, tous les patrons de salle se les arrachent, notamment Antoine Musy qui accueille le rock avec enthousiasme dans sa salle baptisée la Redoute. La plupart des aînés sont désorientés. Ils ne comprennent pas l'engouement pour cette musique et jalousent son succès auprès du jeune public. L'achat d'un bon matériel reste un problème de taille pour les musiciens en herbe. Certains n'hésitent pas à intégrer un orchestre déjà bien établi pour empocher suffisemment d'argent pour pouvoir se procurer une bonne guitare américaine, le plus souvent achetée à crédit. Les modèles allemands et italiens qui avaient fait les beaux jours du twist sont mis au rebut. Fender, Gibson ou Gretsch commencent à apparaître sur les scènes de la région. En 1964, Charly Znamenacek s'offre la toute première guitare Fender de la région. Son prix équivaut à plus de trois mois de salaire d'un ouvrier ! Le son des groupes s'en trouve considérablement amélioré. Pour les amplis, les LOUPS NOIRS sont là aussi des précurseurs avec leurs Combo Vox qui font baver d'envie tous les apprentis guitaristes.
Quelques disques de groupes bretons. Les ALBATROS sont 2 groupes différents.
En 1965 Nico Luiz part au service militaire. André Baron est remplacé par Jacky Baron. Réduit à quatre membres, le groupe est engagé en attraction de Dick RIVERS aux Halles de Quimper et continue d'enchaîner les contrats avant de jeter l'éponge après un bal à Landivisiau qui dégénère en bagarre générale en mai 1966. Les convictions s'effilochent devant l'évolution musicale, de plus en plus portée vers le rythm'n'blues. D'autres formations comme les BLUE SHADES et les WELSONS deviennent elles aussi très populaires. Alphonse Taburel de l'orchestre JACKY REYNAL rachète les contrats et le fourgon de l'orchestre tout en intégrant Ricky Luiz, les frères Baron et Gérard Lostec au sein d'une nouvelle formation baptisée les Boom'Rangs.
En 1970, Nico Luiz tente de reformer le groupe mais la plupart des salles sont transformées en boîtes de nuit. Il préfère se reconvertir et devient disc-jockey. Les LOUPS NOIRS font partie des orchestres les plus mythiques des années soixante. Ils eurent un rôle essentiel dans la diffusion du rock à Brest et même en Bretagne. Un peu comme des "grands frères", ils ont ouvert la voie à bon nombre de jeunes musiciens et ont laissé dans les mémoires une trace indélébile.
Verso de la pochette + labels
Merci à Christian Tanguy, Michet Runarvot, Olivier Polard, Guy Gardon, Gilbert Cariou, Gabriel Leroux et André Baron.
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